Pourquoi les banques doivent agir ?
- louis Marie
- 1 févr. 2021
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 févr. 2021

Si on se rend bien compte que la transition écologique nécessite un financement, il est plus difficile de comprendre pourquoi les banques ont nécessité à l'a financer.
Cependant, le dérèglement climatique pourrait affecter les bilans des intermédiaires financiers comme les banques ; d’abord, en créant des dommages à rembourser, ensuite en les exposant à des risques de transition (échec dans les nouveaux projets financés) et enfin en détériorant leurs images (responsabilité de financer des émetteurs de CO2).
Ces risques sont connus, en 2015, Mark Carney* parlait de « briser la tragédie des horizons » ; en 2017 on note la création d’un réseau consacré au verdissement. De plus, la banque des Pays-Bas, à intégrer le risque climatique dans un stress test bancaire ; le scénario optimiste prévoit une chute d’un tiers des fonds propres des banques. Tant d’exemples qui montrent les risques apportés par le dérèglement climatique sur les comptes des banques.
Selon la Cour des comptes européenne, c’est 1115 milliards d’euros par an nécessaire, dans l’Union européenne, entre 2021 et 2030, afin de réduire les émissions de CO2 de 40%. Pour Jézabel Couppey-Soubeyran, si ce chiffre paraît colossal, il est tout à fait à la portée des banques européennes.
Cependant, la professeure en économie, note que les pratiques des banques restent hétérogènes. Certaines banques vont dans le bon sens (risque de réputation peut motiver ce choix), mais le verdissement n’est parfois que superficiel. Pour que les banques verdissent réellement, il ne suffit pas de petites incitations, comme l’allégement de la réglementation bancaire. Il est nécessaire que la régulation financière verdisse également ; ce n’est pas la tendance : allègement des contraintes des banques les plus vertueuses, bonus prudentiel, green supporting factor. Cela va à l’encontre, de la nécessaire augmentation des capacités, qu’ont les banques, à faire face aux pertes. En effet la transition écologique passera par des échecs. Les capacités des banques à « absorber » les pertes sont déterminantes face à la transition écologique.
Enfin, la Banque Centrale, a un rôle important ; en effet elle doit indiquer la voie. Cela peut passer, par le conditionnement des sommes mises à dispositions. C’est-à-dire des obligations de contribuer à la transition, à financer des projets « bas-carbone ». Pour Jézabel Couppey-Soubeyran, la puissance publique doit amorcer ce changement, en obligeant, en conditionnant, en règlementant et en incitant. C'est un prérequis, pour que le secteur privé ne craigne plus de s’engager dans la transition écologique. La Banque publique européenne du climat, en ce sens, ne représente qu’un début. Il faut mettre la finance au service du climat.
*gouverneur de la Banque d’Angleterre.
Source : Le Monde / Chronique de Jézabel Couppey-Soubeyran publiée le 29/03/2019.
Texte réalisé lors d'un exercice de synthèse.



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