A quoi répond la propriété sociale ?

Au 19ème siècle, la montée du paupérisme pose question. Si avant celui-ci touché une "nébuleuse de petits métiers", la pauvreté touche désormais une classe nouvelle, les ouvriers, qu’on nomme alors prolétariat. Cette question prend une place forte dans le débat et la vie politique de l’époque comme le prouve la mise en lumière exercée par des écrivains (V.Hugo, E.Zola notamment) ; Mais aussi des médecins (Louis-René Villermé) ou penseurs (Marx, Engels).

On parle de question sociale, cependant sa résolution semble confrontée à un dilemme. Comment réagir face au paupérisme grimpant ? Si la propriété privée semble être le seul rempart à la misère, son abrogation et l’instauration d’un modèle communiste ou collectiviste n’est pas souhaité. En effet la propriété privée est vu comme un droit inaliénable et sacré (DDHC). Cependant ne rien faire, ou plutôt « laissez faire » à la manière libérale, la paupérisation d’une part toujours croissante du peuple semble risquée (fracture du lien social, révolte…). La propriété sociale (décrite par le sociologue Robert Castel) offre une réponse à ce dilemme, Celle-ci représente l’accès à la sécurité pour les non-propriétaires. Il va s’agir « d’attacher la sécurité au travail lui-même ». Alors le travailleur ne travaille pas uniquement pour gagner un salaire, qui permet sa subsistance, mais aussi dans le but d’obtenir un droit à la sécurité, l’accès à un pot commun.

Robert Castel, sociologue du travail décédé en 2013.

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Définitions :

Paupérisme : Etat de pauvreté dans lequel se trouve une partie de la société.

Question sociale : Au 19ème siècle, la question sociale désigne l'interrogation et le désarroi des politiciens et économistes face à aux mutations profondes de la société suite à la révolution industrielle. C'est en partie la montée de la pauvreté.

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Source :

- Robert Castel, "La propriété sociale : émergence, transformations et remise en cause", Esprit, n°8, Août-septembre 2008.